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480 TRAVAUX DE L'ACADÉMIE. Pendant longtemps les thérapeutistes ont eu recours, dans le traitement des maladies intestinales, à des médicaments sans analogie avec les agents que la nature emploie dans l'exercice de la fonction digestive. M. Pétrequin est entré dans une voie plus rationnelle en em- ployant les substances même que la nature a préparées et qui jouent un rôle dans l'acte digestif. Au nombre de ces substances se trouvent les lactates alcalins qui existent toujours dans le suc gastrique, comme l'ont appris les observations des physiologistes et les analyses des chimistes. M. Pétrequin eut d'abord la pensée d'employer isolément les acides, l'acide lactique en particulier ; mais il y renonça, tant à cause de la saveur acide de cette substance, qu'en raison de la nécessité de ne pas introduire dans l'économie des liquides acides; les principaux liquides de l'économie, sang, bile, salive, sont en effet alcalins. Après une suite d'essais sur les lactates dont l'emploi pouvait être le plus favorable, M. Pétrequin a donné la préférence aux lactates de magnésie et de soude. Voici quelle est l'action de ce médicament aux trois phases de la digestion ; phase buccale, phase gastrique, phase intestinale : 1° Phase buccale : Lorsque la salive devient acide il en résulte des troubles dans les fonctions digestives, les dents s'altèrent, l'haleine devient fétide, la digestion lente ; les pastilles de lac- tates alcalins, en rendant l'alcalinité à la salive, ramènent l'état, normal; le même moyen agit également bien dans le cas d'une insalivatiou insuffisante. 2° Phase, digestion stomacale : Dans la dyspepsie, acide l'em- ploi des lactates alcalins est parfaitement indiqué et réussit en effet. Dans l'indigestion, au début, alors que l'estomac n'est pas encore surchargé, si on active par le moyen indiqué les sécré- tions, on apporte dans l'état du malade un notable soulagement, dans la digestion douloureuse les lactates réussissent également pourvu que les pastilles soient prises quelque temps avant le début de la douleur. Dans la dyspepsie neutre caractérisée par l'absente de sécré-