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MÉMOIRE SUR LES TENDANCES DE L'ART PRÉSENTÉ AO CONGRÈS SCIENTIFIQUE Le 11 septembre 1862. Dans l'état actuel de l'art, envisagé de la manière la plus générale , un fait me frappe particulièrement, c'est l'infé- riorité des hommes de la génération présente, comparés à ceux qui les ont précédés. Citez-moi, parmi les jeunes au- teurs, l'historien égal à Thiers, le publiciste rival deGuizot ou deTocqueville, le littérateur aussi élégamment classique que Villemain, l'orateur plus élevé que Berryer, Montalem- bert ou Lacordaire. Ce que nous remarquons dans les arts sérieux , où le talent ne devient le plus souvent complet que par la maturité de l'âge et de l'expérience, nous le re- trouvons aussi dans les productions considérées jusqu'à présent comme devant être le brillant apanage de la jeu- nesse, dans les œuvres d'imagination, la musique, la pein- ture, le roman, la poésie. Où est la mélodie plus pure, l'harmonie plus puissante que celles d'Hérold , de Rossini ou de Meyerbeer? la ligne plus parfaite , la pensée plus profonde , la fougue plus ardente que celles d'Ingres , de