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               BATAILLE ENTRE ALBIN ET SÉVÈRE-                  445

de l'Ain, on verra que le Rhône et la Saône, au delà de la plaine
de Roye, vont en divergeant extraordinairement, et que seule-
ment à la hauteur de Neuville il ne serait plus possible de dire
que le sang coula dans les deux rivières , car il y a déjà une dis-
tance de vingt kilomètres, en ligne droite, de l'une à l'autre.
    Je remarquerai que le premier succès de Sévère, contre la
gauche d'Albin, s'explique assez facilement. En effet, on peut
observer que de ce côté plusieurs aboutissants, formés par des
dépressions dont la pente est relativement peu rapide, arrivent
jnsqu'au sommet du plateau. Le plan du camp de Sathonay,
précédemment cité, indique parfaitement cette disposition du
terrain, dont les Sévériens profitèrent habilement, en montant à
['improviste et de plusieurs côtés à la fois.
    J'appellerai encore l'attention sur le fait de la subite appari-
tion de Lœtus, avec sa cavalerie. A l'est de la direction présumée
de la voie romaine, le vallon commence à se détourner, et il re-
monte ensuite au nord-est. La plus simple prévoyance conseil-
lait donc à Sévère de le faire traverser à ses cavaliers, bien au-
dessus du lieu où Albin avait établi son armée, appuyée sur les
deux rivières, et dont le cenîre occupait probablement la protu-
 bérance de Rillieux. Lœtus tourna donc cette position et coupa
 la ligue de défense d'Albin. Alors commença la déroute, et le
malheureux vaincu gagna les bords du Rhône où il se donna la
 mort.
    Le docteur Ozanam prétend que « l'on voit en avant de la
 « vallée de Sathonay des irrégularités de terrain en ondulation,
 « allant de l'est à l'ouest, qui semblent être des traces de ces
 « fosses qui défendaient la droite d'Albin. » — Il serait peut-
 être plus juste de dire le centre.
    On aperçoit effectivement un assez grand nombre de protu-
 bérances allongées; mais elles s'étendent plutôt du nord au sud,
 et se dirigent toutes perpendiculairement à la vallée. J'ai observé
 de près plusieurs de ces ondulations, et des coupes transversales
 pratiquées pour l'ouverture d'une route, m'ont permis de réas-
  surer que ce relief du sol était un phénomène géologique, résul-
  tat du diluvium alpin, qui a recouvert nos contrées.