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LYON AVANT 8 9 . 423 sons-Dieu dans la province, étaient à peu près abandonnées. Les Chapitres nobles d'Alix, de Neuville, de Sainl-Martin-de- Salles, de Leigneux et de l'Argenlière ne conservaient une apparence de prospérité que parce que l'amour propre y atti- rail quelques existences plus mondaines que régulières. Le temps, aidé de la cupidité humaine, avait à peu près anéanti ces antiques institutions , la gloire et l'âme du moyen âge; les ruines seules étaient debout, et quoique flétries et dévas- tées, commandaient encore le respect par la solennité de leur infortune et par la majesté de leurs débris. Mais, de ce que la vie monastique avait eu besoin comme la vie civile de se transformer, il ne faudrait pas conclure qu'elle fût éteinte. Amoindrie chez les enfants de saint Be- noit et de saint François d'Assise , nous la retrouvons ar- dente et vigoureuse chez ceux de saint François de Sales et de saint Vincent de Pau! , dans ces Ordres nés au sein de la civilisation moderne, mieux appropriés, sinon aux préceptes de l'Evangile, du moins aux besoins de leur époque, et des- tinés à prouver, au milieu des variations humaines, l'éternelle jeunesse et l'active immutabilité de la religion catholique. La philosophie avait banni les Jésuites , mais , en frappant l'Ordre le plus célèbre et le plus dangereux pour elle, elle n'avait pu atteindre tous les autres; elle n'avait pas osé arra- cher les malades aux Sœurs de la Charité, ni les enfants aux filles de la Visitation. La ville de Lyon comptait une trentaine de ces pieuses communautés, Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, delà Visitation, de Saint-Charles, du Refuge, Ursulines, etc. que l'incrédulité et la débauche elles-mêmes ont été jusqu'à présent forcées de respecter; un nombre à peu près égal était disséminé dans le reste du diocèse. Chacune de ces maisons avait des biens que leur avait légués la généreuse piété des fidèles. Si l'on est curieux de connaître la nomenclature de tous les biens ecclésiastiques de la Généralité de Lyon avec le