Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                      Lyon, 22 septembre 1862.



    MONSIEUR LE DIRECTEUR DE LA REVUE DU LYONNAIS.


   Un jour de flânerie sur les quais, heures si douces pour le
bouquineur, j'ai rencontré un de ces petits livres qui charmaient
nos pères, et devenus si rares aujourd'hui.
   C'est un Recueil des Noëls vieux. Le malheureux ! il était si
décrépi, si chargé d'ans et d'infirmités, que depuis de longs jours,
sans doute, il sollicitait en vain la commisération de l'acheteur.
   J'ai pris pitié de sa vieillesse, je lui ai donné asile. Cette bonne
action m'a porté bonheur, car rien de plus curieux que ces vieux
Noëls ; quelques uns sont vraiment d'une simplicité des plus naï-
ves et d'une gaillardise toute gauloise.
   J'en détache un qui se rapporte plus particulièrement à notre
chère cité lyonnaise. Si comme moi vous pensez qu'il puisse avoir
quelque saveur pour certains gourmets, veuillez l'accepter :
Je serai largement récompensé si d'aukuns y treuvent moult
liesse et joyeuseté, sy non ung grand prouffit.
   Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de ma considération
bien distinguée.                  Gustave VERICEL fils.

                            NOËL
        COMPOSÉ      SUR   LA   MALADIE       C ON T A.G 1E U S E .



                     Air : A la venue de Noël, etc.

          L'an mil-cinq-cent-huitante-un,
          Chacun ne put se réjouir,
          Car nous pensions bien jusqu'à un,
          Que Dieu voulait faire périr.

          Car cinq mois sont déjà passés,
          Que personnes sont affligés,
          En cette ville de Lyon,
          Du mal de la contagion.