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TRAVAUX DE L'ACADÉMIE. 403 e les savants du XVIII siècle, que « Nous ne pouvons rien savoir de certain sur la nature des choses, » cette maxime vraie pour les sciences physiques cesse de l'être lorsqu'on l'applique à la psychologie. En effet, l'être qui est l'objet de cette science n'est pas seulement connu directement dans ses manifestations phé- noménales, il l'est aussi dans son fond même, puisque la cons- cience, lorsqu'elle perçoit les faits psychologiques, nous révèle en même temps le moi, comme sujet de ses modifications pas- sives et comme cause de ses modifications actives. La conscience nous apprend de plus que l'âme, cette subs- tance qui se perçoit elle-même, est simple, indécomposable dans son unité parfaite, absolue. Enfin, sur la foi de la mémoire joi- gnant son autorité à celle du sens intime, nous sommes invin- ciblement persuadés de l'identité du moi. Ces propriétés, qui appartiennent incontestablement à l'âme, la distinguent profon- dément du corps auquel elle est intimement unie. On démontre même que ce corps, ne possédant ni l'unité ni l'identité, ne sau- rait être doué de la faculté de penser, de vouloir ou de sentir, puisque ces opérations supposent nécessairement l'unité et l'identité des principes dont elles émanent. De ces considérations qu'il présente rapidement, M. Gunet conclut la distinction de la psychologie et de la physiologie. La fin de la discussion est renvoyée à huitaine. Séance du 27 mai 1862. Présidence de M. BARRIER. M. Pezzani adresse plusieurs nouvelles publications, accom- pagnées d'une lettre par laquelle il rappelle sa candidature à l'Académie. M. Paul Sauzet, au nom des auteurs, dépose sur le bureau un volume renfermant les œuvres complètes de M. le marquis de Belbeuf et une biographie du comte de Villèle, par M. Boullée, membre émérite de la Compagnie, aujourd'hui résidant à Paris.