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                     TRAVAUX DE L'ACADÉMIE.                      401

maladie, des sensations qui nous avertissent des modifications
de l'organisme et nous sentons bien alors que la vie interne de
nos organes ne nous échappe pas entièrement.
    C'est, d'ailleurs, avec réserve que M. Faivre expose ces consi-
dérations, sans donner les hypothèses pour des réalités ou les
probabilités pour des certitudes.
    M. Bouillier, répondant à certaine partie des observations de
M. Faivre, dit qu'il ne s'est pas, dans son ouvrage, mis en lutte
avec la théorie des propriétés vitales. Il n'a pas traité celte ques-
tion ; mais les faits observés par M. Faivre lui donnent quelques
scrupules et il se demande si les propriétés signalées par l'ho-
norable professeur de la Faculté des sciences ne seraient pas le
résultat d'une action chimique ou physique? Aussi longtemps
que M. Faivre n'aura pas démontré que la chimie et laphysique
ne sont pour rien dans la production de ces phénomènes,
M. Bouillier regardera cette hypothèse des forces particulières
comme manquant de fondement.
    M. Devay réplique, à son tour, que si M. Faivre arguë en fa-
veur de l'animisme de la persistance des propriétés vitales, on
peut, avec plus de raison, alléguer cet argument en faveur du
duodynamisme. L'âme n'étant plus, pourquoi les propriétés vi-
tales persistent-elles? L'âme n'est donc pas nécessaire pour l'en-
tretien, pour la direction des faits biologiques? En outre, les
faits d'observation clinique prouvent amplement que les malades
 n'ont presque jamais conscience des lésions organiques qui cons-
 tituent leurs maladies et qu'ils se font le plus souvent illusion
 sur leur état. La conscience des faits organiques, invoquée
 comme une preuve en faveur de l'animisme, lui serait donc con-
 traire, suivant M. Devay.
    La parole est donnée à M. Gunet.
    M. Gunet, avant d'entrer dans la discussion, croit devoir pré-
  senter quelques réflexions sur ce qui vient d'être dit par
  MM. Faivre et Barrier. 11 pense d'abord, contrairement à l'opi-
  nion de M. Faivre, que les hypothèses, employées comme moyen
  de découvrir la vérité et de simplifier l'étude des sciences, en per-
  mettant d'en généraliser les théories, doivent être abandonnées
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