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392              LES SARUASINS DANS LE LYONNAIS.

douloureux détails sur les ravages que commirent les
Orientaux.
   Les tribus qui occupaient Lyon n'épargnèrent pas notre
cité. Les troupes en marche et qui avaient dépassé Valence,
vinrent se réfugier dans nos murs. Quand elles virent que la
fortune devenait contraire et que la cause de l'islam ne se
relèverait pas, le pillage, l'incendie et la dévastation assou-
virent le besoin de vengeance de ces coeurs ulcérés ; Romains,
Gaulois, Francs, Visigoths, tous devinrent égaux devant les
terribles musulmans, qui n'étaient plus des convertisseurs
zélés, mais de farouches ennemis. Ce fut un massacre général,
une ruine universelle, el dès lors le peuple de la cité ne
prononça plus qu'avec une superstitieuse terreur le nom de
cette race maudite de Dieu.
   La ville détruite, les hordes musulmanes se retirèrent vers
les montagnes à l'orient de Lyon (1), où elles rejoignirent les
autres tribus fugitives ; mais désormais indépendantes, elles
 ne réunirent leurs drapeaux que pour lutter contre les dif-
ficultés du moment et pour se frayer un passage à travers
les populations belliqueuses de ces contrées. La plaine
d'Ambérieu conserve encore plusieurs castramétations qu'on
 leur attribue (2); les montagnes sont pleines de leurs noms; les

   (1) « Les Sarrasins qui ne purent opérer leur retraite en Provence ou
en Septimanie, se réfugièrent dans les montagnes (du Jura et du Dauphiné)
et s'y retranchèrent dans des positions inexpugnables. Notre province
(Bresse et Bugcy) est au nombre de celles qui furent envahies ; elle leur
servit de refuge en leur présentant des positions naturellement fortifiées. »
(Paul GUILLEMOT, Monog. hist. du Bugey).
   (2) « Parcourons, dans le Bugcy, les diverses contrées qui les recèlent,
à commencer cette investigation dans la plaine qui s'étend des rivages du
Rhône et de l'Ain jusqu'à la chaîne non interrompue des premières mon-
tagnes. C'est là que les Sarrasins sont arrivés après avoir saccagé Lyon. »
(Paul GUILLEMOT, Monog. hist. du Bugey.)