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LES SARRASINS DANS LE LYONNAIS. 383 bizarre, c'est aux esprits moins vastes ou moins entiers à descendre dans ces infiniment petits qui auront peut-être aussi un jour leur utilité et leur importance. Battus à Poitiers, qu'ils traversaient en allant s'emparer du trésor de Saint-Martin, et bien avant d'avoir atteint cette Neustrie qu'on leur avait dite si opulente et si bonne à ravager (1), les Arabes et les Bérébères, âpres à la conquête, avides de pillage et ardents k se venger, après avoir, pendant quatre ans, réparé les désastres de leur défaite, attaquèrent le pays des Francs par la partie orien!a!e,plus facile à envahir. D'immenses renforts accourus de l'Afrique et de l'Asie avaient couvert l'Espagne, franchi les Pyrénées et s'étaient répandus dans cette Seplimanie où déjà plus d'une fois les Visigoths leur avaient tendu la main (2). Organisés en vue de toutes les pré- (1) « L'Espagne fut donnée pour la seconde fois à Abdoulrahman-Ben- Abdoullah-el-Gafiki, l'année de l'hégire 113, et la neuvième du califat d'Accham (731)... Dès que cette révolte fut dissipée, Abdoulrahman résolut de porter la guerre au dehors et d'occuper les Arabes... il se jette dans l'Aquitaine, passe la Garonne et s'empare de Bordeaux... Il traverse le Périgord, la Saintonge, le Poitou... Il pénètre jusqu'à Tours... Eudes im- plore le secours de Charles-Martel. Ce prince, justement alarmé du danger commun, marche contre les Arabes avec toutes les forces de la Germanie, de l'Austrasie, de la Bourgogne et de la Neustrie. » (CARDONNE, Hist. de l'Afr. et de l'Esp. sous la domination des Arabes.) « Les Barbares essayèrent même de se venger sur les provinces de Charles-Martel de la défaite que ce grand capitaine leur avait fait essuyer quelques années auparavant. Leurs détachements, occupant de nouveau Lyon, envahirent la Bourgogne. « (REINAIID, Invasions des Sarrazins.) On voit que l'envahissement de la Bourgogne suivit la bataille de Poitiers et ne la précéda pas. (2) « Entreprenans la guerre d'un grand cœur (les Visigoths) appellerent en leur ayde les Sarrazins, encoros ennemys des François, pour raison de la perte qu'ils avoient receu devant Tours. Ainsi tous ensemble viennent passer le Rhône... et tirant outre prindrent quasi toute la Bourgongne. » (Guillaume PAEADIN, Annales de Bourgogne.) « Alhatan... leur avoit commandé... de venger Abdérame et de se sou-