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360                    HISTOIRE DO BEAUJOLAIS

   Ce monastère fui, après 1301, transféré à Salles où il prit
une destination et des allures auxquelles n'avait pas songé
le fondateur.
   Nous en reparlerons au XVIIIe siècle.

                                  Joug-Dieu.

   La charte de fondation de i'abbaye de Joug-Dieu est de
1118; mais la fondation sérail de 1115. Je cite:
   « L'an 1115, il fonda le prieuré de Joug-Dieu qui, l'an
1137, fut érigé en abbaye et l'an 1688 a été sécularisé par
son union à la collégiale de Yillefranche. Il est bon d'ap-
prendre de Guichard lui-même le motif de la fondation de
ce monastère et la raison de la dénomination qu'il lui fil.
C'est ainsi qu'il s'exprime dans la charte qu'il fit expédier à
ce sujet, l'an 1118, dans l'abbaye de Tyron, au Perche:
« Une nuit, dit-il, étant seul dans mon appartement de
« Thamaïs, j'eus la vision suivante: Six hommes vénérables,
« tout brillons de lumière, se présentèrent à ma vue, ayant
« des jougs à leur cou et tirant une charrue sur laquelle
« était appuyé le saint homme Bernard, abbé de Tyron, un
« aiguillon à la main, avec lequel il les piquait pour leur
« faire tracer un sillon droit. A mesure qu'ils avançaient, je
« voyais sortir de terre des fruits en abondance. Après avoir
« longtemps réfléchi sur cette vision , j'allai trouver ledit
« abbé Bernard à qui j'offris ce môme lieu de Thamaïs, avec
« ses dépendances, pour y mettre des hommes qui, sous le
« joug du seigneur, prieront continuellement pour moi elles
« miens, ce qu'il m'accorda volontiers. Et pour conserver la
« mémoire de la vision dont je viens de parler, je veux que
« ce monastère s'appelle le Joug-Dieu (Gallia Christ. S. vm,
« instr. coi. 316) (l). »

 (1) Art de vérifier les dates.