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356 HISTOIRE DU BEAUJOLAIS Ie-Gros, Hugues de Berzé, Hugues de la Chaux (on ne cite pas le comte de Mâcon) à un grand synode tenu à Mâcon, dans le but d'assurer ia sécurité des terres et hommes de Cluny. Tous jurèrent de s'armer pour la défense du grand monastère. L'engagement, à mon avis, le plus significatif est celui-ci : « Les habitants de la cité s'engagèrent, toutes les fois qu'ils seraient requis, à prendre les armes avec les- dits nobles et seigneurs et à marcher, etc. » (1). C'est le tiers- état qui apparaît. En 1171, Humbert assiste Louis-le-Jeune dans la pacifi- cation d'un démêlé survenu entre l'abbé de Tournus et les bourgeois, à propos de taille et de main-morte. Il est le seul nommé de ceux dont le roi prend conseil : « Communicato igitur consilio cum nobili et fideli nostro Umberto BeUijoci Domino, et catteris qui nobiscum aderant... (2). » Il était bien quelquefois fidèle, mais n'obéissait pas toujours, témoin l'affaire du sire de Baugé que nous conterons en son lieu. Humbert atteignit un âge fort avancé, malgré les désor- dres dont on a chargé sa jeunesse. À une époque difficile à préciser, il associa Humbert, son fils, qualifié le jeune, h l'administration de sa seigneurie; il se reposa sur lui et, lui laissant le fardeau des affaires, lui survécut de quelques années, le fils étant mort en 1189. Cette coexistence de deux sires pendant nombre d'années a jeté le désarroi parmi les généalogistes. En lisant des actes souscrits par Humbert-le- Jeune, en qualité de sire de Beaujeu, ils en avaient conclu la mort d'Humbert-le-Vieux. Aussi les uns, comme XArt de vérifier les dates, et le père Anselme plaçaient le décès du père en 1174 ; d'autres, comme Louvet et M. de La Carelle, en 1179. Ces dates erronées sont peut-être celles de l'asso- (t) Duparay. Pierre-le-Vénérable, p. 112. (2) Chifflet. Histoire de l'abbaye et de la ville de Tournus, p. 452.