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LYON AVANT 8 9 . 353 que les comtes faisaient des réparations dans l'église de Saint- Jean, changeaientladestination des chapelles, exhumaient des corps d'anciens archevêques, tout cela sans môme l'en préve- nir. En outre de ces questions honorifiques, M. de Montazet croyait avoir à combattre chez ses chanoines des abus plus graves, soit que réellement une négligence et des erreurs fâcheuses se fussent glissées dans la constitution de ce corps antique, soit que le caractère ardent et ia propension aux idées nouvelles de l'archevêque exagérassent beaucoup h ses yeux les torts de ses adversaires ; quoi qu'il en soit, il leur reprochait de pratiquer incomplètement le devoir de la rési- dence (1), de chercher à soustraire à l'autorité supérieure tout ce qu'ils pouvaient lui enlever, et jusqu'à l'examen des sujets par eux destinés aux ordres sacrés, enfin et surtout de con- server obslinémenl un vieil usage qui consistait à n'admettre dans leur église aucun livre imprimé, à célébrer et chanter par cœur tous les offices, coutume déplorable d'où prove- naient beaucoup d'ignorance dans le clergé et d'erreurs dans les prières. Malgré son désir de faire cesser un état de choses qui blessait son amour propre et heurtait ses idées théologiques, M. de Montazet attendit onze ans avant de s'adresser officiel- lement au Chapitre pour lui notifier tous ses reproches et l'avertir qu'il ne consentirait jamais à lui sacrifier , ni sa dignité d'archevêque, ni surtout les intérêts de la religion. Le Chapitre, dès longtemps préparé à cette démarche, lui répondit que, lors de sa prochaine réunion (2), il examinerait (1) Ils s'arrogeaient (d'après M. de Montazet) le droit de prendre six mois de vacances, et, même pendant les six autres mois de l'année, l'assis- tance à certains offices ou aux assemblées capitulaires tenait lien de la rési- dence pendant plusieurs jours. (2) On était alors au mois de juin, et la première assemblée capilulaire devait avoir lieu au mois de novembre. 23