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                       LYON AVANT 8 9 .                    349


                              I.


               CLERGÉ, NOBLESSE, TIEBS-ÉTAT.


   Quoique la division de !a nation en trois ordres ne fût
plus guère en 89 qu'une classification honorifique et nominale
nous la suivrons pour faciliter notre étude, et nous parlerons
d'abord de l'ordre que le respect de tous aussi bien que les
ordonnances royales avaient fait le premier de l'Etat, c'est-à-
dire du clergé.
   En tête du clergé lyonnais, comme dignité, comme consi-
dération et comme puissance, figurait sans contredit le
Chapitre de Saint-Jean, ou des comtes de Lyon ; ces héritiers
des belliqueux chanoines du moyen-âge , quoique bien
déchus de leur antique puissance, étaient encore de fort
grands seigneurs, et leur Chapitre, placé sous la protection
du roi, premier chanoine, composé de trentre-deux membres
tenus de faire preuves de seize quartiers de noblesse, et par
conséquent issus des plus anciennes maisons du royaume,
constituait, dans la province comme dans le diocèse, un
vérilable corps féodal, avec ses biens, son organisation, ses
prérogatives et ses droits.
   Envisagé comme seigneurie, c'est-à-dire au point de vue
de l'importance séculière , le comté de Lyon possédait un
quartier de la ville, et dans la province trente-trois seigneu-
ries, dont quelques-unes étaient des villes, comme Rive-de-
Gier et Givors, et dont beaucoup d'autres comprenaient
plusieurs fiefs, comme celles de l'Ile-Barbe, Caluire, te
Vernay, ou celles d'Anse, Lucenay, Saint-Cyprien, Ambérieu ;
ces biens, dont la propriété ou la seigneurie lui était acquise
depuis l'échange convenu entre l'archevêché de Lyon et le