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 trêve expira et la guerre recommença avec une nouvelle
 fureur. Les chanoines furent les premiers à reprendre les
armes, et, lançant brusquement leurs troupes contre la ville,
parvinrent à l'envahir sans pouvoir s'y maintenir. Quelques
jours plus tard, l'armée bourgeoise, divisée en trois colonnes,
et renforcée par les hommes d'armes du seigneur de la Tour-
du-Pin , marchait contre l'imprenable forteresse. L'assaut,
nous disent les chroniques, dura depuis trois heures jusqu'à
la nuit, les deux partis combattirent vaillamment, el il y eut
là beaucoup de meurtris et de blessés, mais les bourgeois
furent repoussés ; un second, un troisième assaut échouèrent,
et prouvèrent que les bourgeois devaient renoncer à s'empa-
rer de Saint-Just, comme le Chapitre à reprendre Lyon. Alors
les deux partis, impuissants à se détruire, voulurent au moins
se venger ; leurs troupes sortirent delà ville et se répandirent
dans la campagne. Pendant que les soldats du Chapitre dévas-
taient les maisons et les terres des bourgeois, ceux de la
commune pillaient les églises (1) et les seigneuries du comté.
Celte période barbare ne cessa pas avant le jour où l'ancien
chanoine de Lyon, Thibaut, élu pape sous le nom de Gré-
goire X, tint à Lyon un concile et arrêta la guerre par une
décision souveraine qui, en relevant les bourgeois des sen-
tences d'excommunication fulminées contre eux , donnait
gain de cause au Chapitre et détruisait la commune.
   Condamnés par le Saint-Siège, les bourgeois en appelèrent
au roi de France. Philippe-le-Bel les prit sous sa protection (2)
et les autorisa à « garder les clefs de la ville, à exiger des
habitants tailles et collectes en cas de besoin, à leur faire
prendre les armes pour la défense de la ville et à avoir et

   (1) L'histoire mentionne spécialement le pillage de l'église d'Ecully, et
le massacre des prêtres et fidèles qui s'y trouvaient.
   (2) Lettres patentes données en 1292 à l'abbaye du Lys près Melun.