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338 LE NID D'OISEAU.
Et par quel vol souple et rapide
On échappe aux vautours épars ;
Ils auront ton plumage humide
Et la douceur de tes regards.
Avec une sœur bien-aimée,
Ils vivront tendrement unis ;
Puis, à leur tour, sous la ramée
Ils auront des chants et des nids.
Ma sœur, viens voir l'aube naissante
Blanchir à l'horizon bruni ;
Et, près de la fontaine errante,
Choisir la mousse pour le nid.
Ne sens-tu pas flotter l'haleine
Des folles brises du matin ? .
Viens errer le long de la plaine
Que baigne un rayon incertain.
Viens folâtrer sous le feuillage,
Nous boirons au ruisseau d'azur;
Nous laverons notre plumage
Et nos ailes dans son flot pur.
Le braconnier de la colline,
Qui nous guettait sous les ormeaux,
Abaissera sa carabine
En écoutant tes chants si beaux.
Et, quand une étoile enflammée
Remplacera l'or du soleil,
Nous reviendrons, ma bien-aimée,
Dans le nid goûter le sommeil.
Alfred BESSE DES LARZES.
Mai 1861.