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334 NÉCROLOGIE. « d'Espagne en 1808, fut nommé lieutenant et justifia son avan- c cernent par sa belle conduite à Rio-Seco et à Burgos. En 1809, e « il passa en Allemagne et fut décoré à Wagram. Il devint alors « un de ces officiers que l'Empereur appelait par leur nom et « auxquels il aimait à confier des missions délicates ou péril- c leuses. Capitaine en 1810, il fit la campagne de Russie en qua- e c lité d'aide de camp du comte Lobau , fut nommé chef d'esca- c c dron à Moscou même, et se signala dans la retraite , où il eut c c la main droite gelée. 11 fut nommé colonel major du 1 e r régi- < c ment des gardes d'honneur en 1813. » c Sous la Restauration, le comte de Castellane fit la guerre en Espagne , sous Louis-Philippe le siège d'Anvers ; on connaît sa conduite énergiqueà Rouen. Appelé, en 1851, au commandement de Lyon, il sut maintenir l'ordre au milieu d'une population troublée. Pendant douze ans, son activité s'est surtout portée sur l'organisation du Camp de Sathonay et sur la création de rou- tes magnifiques auxquelles une pensée de stratégie n'était pas étrangère, mais qurfont la fortune des communes groupées au nord de Lyon. Souffrant depuis quelques semaines , mais luttant contre les progrès du mal, il songeait encore à passer une revue lorsqu'il fut obligé de s'aliter. Vaillant soldat, il vit la mort sans s'émou- voir, fit appeler M. le curé de Saint-François, et mourut après peu de jours de maladie en exprimant le regret de n'être pas tombé sur un champ plus glorieux. Le samedi 2 0 , des obsèques magnifiques lui étaient faites et, en présence d'une immense affluence de populations venues de, la ville et des campagnes, il était descendu dans le tombeau qu'il s'était fait creuser à Sair.t-Boniface, à côté d'une de ces routes si belles qu'il avait créées et dans une des positions les plus riantes des environs de Lyon. L'histoire appréciera plus tard sa vie, nous lui saurons gré d'avance d'avoir voulu être et d'être resté Lyonnais. —M. Octave Vincent de Saint-Bonnet, ancien bâtonnier de l'or- dre des avocats, vient de mourir à l'âge de 68 ans. Il avait quitté depuis un petit nombre d'années le barreau de Lyon , dont il fut un des membres éminents. Il était encore dans la force de l'âge et du talent ; mais sa santé réclamait le repos, et tout en tenant à l'honneur de rester inscrit au tableau de l'ordre , il se sépara de ses confrères ou plutôt de ses amis du palais, qui l'aimaient au- tant qu'ils l'estimaient. Il occupait une place non moins éminente dans la société lyon- naise, et il la devait moins au rang élevé qu'occupait sa famille et à sa grande fortune qu'aux précieuses qualités de son esprit et surtout de son cœur. Ses manières affables et expansives atti- raient à lui même ses adversaires , car il était resté ostensible- ment attaché aux opinions politiques qui ont cessé de prévaloir en juillet 1830. Il avait préparé une retraite, à sa vieillesse dans ses terres de