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                              DE LYON.                              291

JEgidius. L'histoire de ce personnage, bien connu de mes
lecteurs, n'important pas a mon sujet, je me contenterai
de dire que, retiré a Scissons, à la suite de grands revers,
il mourut dans cette ville, en 464, laissant deux fils :
   1° Afranius Syagrius II, le Syagrius de l'histoire. Ce pa-
trice romain recevait, selon Grégoire de Tours, le titre de
roi. Successeur d'iEgidius, il étendait son pouvoir sur la
Lyonnaise IVe, sur une partie de la Belgique IIe et sur quel-
ques places frontières de la Lyonnaise Ve. C'était tout ce qui
restait aux Romains de la primitive Gallia , résidence de ses
ancêtres. Il tenait, comme son père, sa cour à Soissons.
Clovis le vainquit et le fit mettre à mort en 486 (1) ;
   2° Afranius Syagrius, le Syagrius de la correspondance de
saint Sidoine. Ce fils puiné d'iEgidius, épris de l'amour des
lettres et des champs, s'occupa d'agriculture, de linguistique
et de philosophie. Retiré sous les riches abris de Taionacum
et de ses nombreuses villas, il ne prit aucune part aux évé-
nements politiques et militaires de son temps. Le sublime
et pressant redde te patri, redde le patriœ que lui adressait
 Sidoine, son ami, dans l'intérêt de la patrie gallo-romaine
 agonisante (2), ne put l'arracher a ses habitudes paisibles.
Peu soucieux de mériter le titre d'émulé des Serranus et
des Camille que lui décerne l'affectueux évêque (3), il ne vola
 pas au secours de son frère, menacé par les Sicambres.
 Cependant sa grande connaissance des idiomes germaniques
 en fit quelque temps l'arbitre des Burgondes et le conseiller
 de Gondebaud, leur roi (4). Je parlerai, à leur époque, des
 écrits qui lui sont attribués.

   (1) Greg. Turon.,ffisf.
   (2) Sidon., Epist., Ylll.
   (3) Id., ibid.
   (4) Hist. litt. de la Fr., II, 65 : — Breghot du Lut et Péricaud, ouv.
cit., p . 288.— Sidon., ibid.