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278 HISTOIRE LITTÉRAIRE « ni ne feras un meilleur présent au monde. Puissent ses « enfants l'égaler un jour ! Victorem lœtumque pares mihi Constantinum, Hoc melius fœtu, terris nihil ante dedisti, Nec dabis : exœquent utinam sua pignora patrem(l)l Or, les termes, l'heureux vainqueur Constantin, victorem lœtumque Constantinum, ne peuvent regarder que l'époque où, débarrassé, par la victoire de Chrysopolis, de Licinius, son compétiteur, Constantin devint l'unique et fortuné pos- sesseur de l'Empire. C'est, par conséquent, entre 323, année de cette victoire, et 337, époque de la mort du fondateur de Constantinople, qu'il faut placer la date de la composition de notre poème anonyme. Si, comme le pensent les auteurs de l'Histoire littéraire, Rhéticius ne vécut pas au-delà de 314 (2), le poète devait écrire vingt-cinq ans au plus après les événements qu'il raconte, et les faits étaient encore assez récents pour qu'il pût s'écrier: Je me souviens, memini. En résumé, le poème De laudibus fut composé au IVe siè- cle et, c'est l'opinion des écrivains que je viens de citer (3), composé dans la Gaule. L'admiration et l'attachement que le poète y professe pour Constantin sont bien les senti- ments d'un habitant de notre patrie. Depuis Constance Chlore, la seconde dynastie Flavienne était très-populaire parmi les Gaulois. Sa résidence habituelle était la Gaule. Le vainqueur de Licinius y tenait sa cour, dans les villes (1) Pares, du premier vers n'est latin, comme verbe, qu'à la deuxième personne du futur de parère, préparer, ou de l'indicatif présent de parère, apparaître. Parère est neutre et ne peut régir Constantinum , tu me pré- pareras, Constantin, ne présenterait aucun sens ; il faut donc lire paris, tu produis, tu suscites, comme j'ai traduit. (2) Hist, litt., I, 60. (3) Id., ibid., I, 95.