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272 HISTOIRE LITTÉRAIRE rite toute évangélique, ses grandes connaissances rendirent son épiscopat vénérable ; on sait qu'il s'en démit par amour de la solitude, ou, suivant la plupart de ses biographes, de désespoir de n'avoir pu sauver les jours d'un criminel réfugié dans sa basilique (1). Ce treizième évêque de Lugdunum ne doit pas être rangé parmi les écrivains émérites, parmi les auteurs de profes- sion, comme saint Irénée ou saint Sidoine. L'histoire ne lui attribue aucune œuvre littéraire ; c'était, d'après tous les monuments, un prêtre d'une science profonde (2), très-versé dans la connaissance des écritures et renommé , surtout, par une étude spéciale des questions controversées au IVe siècle (3). Saint Ambroise, qui l'avait en grande estime, entretenait avec lui une correspondance dont il reste deux lettres, deux monuments remarquables. De ce commerce épistolaire, les siècles n'ont laissé subsister de saint Just que les seules questions sur lesquelles l'interrogeait son ami. Dans l'une de ces épîtres, la huitième de toute la correspondance am- broisienne : « Le plus grand nombre, lui fait dire l'évêque de « Milan, prétend que les nôtres ont écrit sans méthode, « etc. (4). » La lettre qui la précède immédiatement, la sep- tième, est une réponse savamment travaillée a cette ques- tion de saint Just : « Que figure la moitié du didrachme « donnée par chaque Hébreu pour le tabernacle (5) ? » Je (1) V. Monfalcon, Bist. de Lyon, t. I, p. 1 8 9 ; Colonia, Hist. litt., t. I, p. 133, etc. (2) Il se distingua « par l'universalité de son mérite » , dit l'auteur de sa vie conservée par Surius. (3) Doclrina insignis et acte. Ainsi s'exprime une épitaphe du IX e siècle qui se trouve dans Duchesne. (4) Negant plerique nostros secundum artem, scrlpsisse, etc. (S.Amb., Epist. 8, dans la Biblioth. max.patr., t. II, p. 777 et seq. (5) Quidnam didrachmi dimidium pro redemptione offerri prœceptum ? (Id.,ibid).