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252 ABBAYE DE LA BÉNISSONS-DIEU. d'en former un ensemble qui laissera sans doute quelque chose à désirer, mais qui, du moins, aura le mérite incontes- table d'être le produit d'une bonne volonté qui n'a pas d'au- tre ambition que celle de conserver au pays des souvenirs qui sont sur le point de s'effacer totalement. En effet, s'il nous reste encore à l'heure qu'il est quel- ques fragments de notre colonie religieuse, il faut convenir qu'il est temps de les étudier et de les décrire, bientôt il se- rait trop tard pour en retrouver les détails ; la spéculation et l'ignorance tendent chaque jour à eflacer jusqu'à la moindre trace d'un établissement cénobitique, dont le souvenir nous paraît trop intimement lié à l'histoire de notre province pour que nous n'éprouvions pas le besoin de combattre, de toutes nos forces, l'oubli glacial qui pèse déjà froidement sur son passé. Heureux si en payant ce faible tribut à la mémoire de nos cénobites, il nous est donné de raviver quelques sym- pathies en leur faveur. La considération dont nous voyons jouir notre monastère sous l'administration des comtes de la deuxième race; les nombreux services qu'il rendit à la foi, à la civilisation et à l'agriculture ; les liens étroits qui l'uni- rent à un grand nombre de personnes notables de la contrée par les largesses dont elles le comblèrent, et l'élection qu'elles y firent de leur sépulture, sont autant de titres réels qui le recommandent à la vénération et à la reconnaissance des ha- bitants du Forez. Le plan que nous avons adopté pour cette modeste publi- cation est de la plus rigoureuse simplicité. Nous divisons notre travail en deux parties, dont l'une est purement his- torique et l'autre descriptive. La première comprend une série de quinze chapitres dans lesquels nous résumons tous les faits principaux concernant le monastère dont nous avons pu découvrir quelques traces dans les auteurs et les autres monuments historiques.