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                          BIBLIOGRAPHIE.                        233

   Après l'histoire de Tsavellas vient celle de Marc Botzaris, Sou-
liote aussi, le Léonidas de la Grèce moderne, la plus belle et la
plus pure figure de la guerre de l'indépendance. Renommée sans
ombre et sans tache, objet de l'estime et de l'admiration uni-
verselles, Botzaris fut le seul, dit M. Yemeniz, qui répondît
complètement à l'attente des philhellènes. Avec lui la lutte se
centralise ; l'héroïsme discipliné, agissant, non plus dans des
combats isolés, mais dans une guerre nationale, conduit à grands
pas la Grèce à son affranchissement. Aussi quelle douleur im-
mense des montagnes à la plaine, de la plaine à la mer, quand
Botzaris tombe à Carpenitzi! Le plus grand poète du XIXe siècle
verse des larmes ; le plus grand statuaire crée un chef-d'œuvre
pour en orner le tombeau du héros : une belle jeune fille, image
de la Grèce ressuscitée, est couchée sur le marbre et épèle le
grand nom de Botzaris. À côté de cette tombe, notre auteur vou-
drait voir celle de Byron qui, lui aussi, donna sa vie à la Grèce.
Ce serait justice ; l'Angleterre n'a pas droit aux cendres de son
poète qui, en la quittant, lui avait jeté l'adieu antique : a Ingrate
patrie, tu n'auras pas mes os ! »
   Au Léonidas moderne succède l'habile et audacieux navarque
Miaoulis Voco, sublime personnification du génie maritime de la
Grèce. La seconde période de la guerre de l'indépendance est
terminée ; Missolonghi vient de succomber ; Méhémet-Ali s'unit
à son suzerain pour achever l'extermination des Giaours. Voilà
tout à coup que des trois petites îles d'Iiydra, de Spezzia et de
Psara surgit un peuple de marins qui tient tête aux flottes for-
midables du sultan et suffit à. prolonger la lutte jusqu'à la tardive
intervention des puissances européennes. L'amiral Hydriote, avec
cette poignée de héros, accomplit des prodiges. Là se place le nom
du brûlotier de Psara, Constantin Canaris, ce jeune homme de pau-
vre naissance, au caractère doux et placide, qui, avec deux brû-
lots, incendie toute la Hotte turque et, revenu sain et sauf au
milieu des siens, reçoit en rougissant la couronne civique. Pen-
dant sept années consécutives les insulaires font à l'ennemi une
guerre à outrance, semée d'épisodes qui donnent le vertige. Enfin
l'Europe s'émeut et la guerre est close ipar cette journée de Na-