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224               ÉMIGRATION DES HELVÉTIENS.

mandées la facilité de se réunir auprès de lui, il demande
quelques jours pour délibérer, et fixe aux Helvétiens une
époque pour leur rendre une réponse définitive. (Les
ides d'avril, le 13). L'époque arrive : il leur répond
que îes Romains ne permettaient jamais à aucun peuple
de traverser leur territoire; que s'ils essayaient de le faire, il
s'y opposerait. Les Helvétiens, trompés dans leurs espérances,
essayent de traverser le Rhône au-dessous de Genève, soit sur
des radeaux, soit même à gué dans certains endroits; mais la
vigilance des Romains déjoue leurs efforts : ils sont repoussés,
et d'ailleurs le mur si récemment construit leur présente un
obstacle infranchissable. Au moment où ils-désespéraient de
leur entreprise, voici que les Séquaniens sont gagnés par
l'Eduen Dumnorix, gendre d'Orgélorix, et accordent le pas-
sage. Les Helvétiens se hâtent de profiter de cette permission,
ils s'engagent dans le défilé et le traversent heureusement. Il
paraît que César n'avait pas assez de troupes pour les pour-
suivre, qu'il n'osa pas traverser le Rhône et les attaquer dans
leur marche.
   Mais les Helvétiens, après avoir traversé ce que nous appe-
lons maintenant lePas-de-1'Ecluse, trouvèrent devant eux des
montagnes hautes et escarpées. Trois chaînes «'étendant du
nord au midi devaient être franchies, avant d'atteindre la
rivière d'Ain. Comment le faire avec tant de troupeaux et de
chariots qui les suivaient ? Us durent donc longer la rive
droite du Rhône, dans ce que nous appelons la Michaille,
qui présente une plaine d'une lieue d'étendue à peu près
entre le fleuve et les montagnes. C'était la route la plus
longue, mais la plus aisée. Ils suivirent le Rhône, jus-
ques près l'emplacement de Relley, coupèrent, sans doute
alors par les montagnes qui ne sont pas très-élevées en cette
direction, pour éviter le grand détour que fait le Rhône en
ces lieux et s'engagèrent dans la gorge du Furan qui les con-