Revue du Lyonnais » série 2 - n°25 ( 1862 ) » pp.217

                        HUMBLE REQUÊTE.                           217

en consommation, pendant les mois de trêve, la chair des
petits oiseaux vivant d'insectes on seulement de grains. Tou-
tefois il pourrait leur être loisible de vendre en tout temps,
ou de servir aux disciples de Brillât-Savarin, des oiseaux à
bec crochu, milans, faucons, chals-huants et autres flibustiers
de cette espèce. Une double prime d'encouragement pourrait
même leur être offerte sur le fonds des amendes.
   6° Il y a bien encore ces petits scélérats d'enfants et de
bergers qui ne se font pas scrupule, par une industrie satani-
que, de détruire nos nids et leurs œufs. La destruction qui
en résulte est énorme, Messieurs, et beaucoup plus considé-
rable qu'on ne le croit communément. Encore s'il en résultait
quelque utilité pour ces enfants; mais ils ne mangent pas
nos Å“ufs, et vos cuisiniers ne croient pas nos nids susceptibles
d'être apprêtés et servis sur la table de vos Lucullus, comme
on le fera bientôt à l'égard des nids d'hirondelles, pour la
conquête desquels vous avez conduit vos flottes et vos canons
rayés'jusqu'aux portes de l'Empire du Milieu.
   Mais quel moyen employer? quelle amende infliger a ces
petits coupables? Ils n'ont point de pécule, l'amende ne sau-
rait les atteindre. Force est donc de livrer à la sanction pénale
le seul endroit véritablement vulnérable que la prévoyante
nature ait daigné leur accorder. Pour atteindre les vrais cou-
pables et alléger la responsabilité civile des parents, nous
proposons la peine du fouet, jusqu'au sang inclusivement,
sur les parties les plus charnues de ces petits dénicheurs
d'oiseaux, puis ensuite on leur fera grâce.
   DÉLIBÉRÉ en assemblée générale de !a grande famille
des petites races d'oiseaux, et adopté à l'unanimité, le
12 juin 1862. Suivent les signatures.
              Au nom et par procuration du Comité de rédaction,

                              BULBUL, secrétaire.