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                            HCMBLE REQUÊTE.                              215

 notre comité avait posé en principe l'interdiction absolue de
 la chasse aux petits oiseaux qui se nourrissent d'insecles ou
même exclusivement de grains. C'était une idée de génie
comme tous les siècles n'en produisent pas. Mais le moyen
de faire accepter par vos législateurs et vos gens de justice
une mesure qui ne tendait à rien moins qu'à faire rayer les
petits pieds et les becs fins de la liste de leurs jouissances cu-
linaires les plus enracinées? Force est donc pour nous de
faire la part du feu, car nous ne saurions vouloir l'impossi-
ble, et de nous borner à vous prier très-humblement d'intro-
duire dans votre loi un amendement ayant pour objet d'ac-
corder à notre race, tous les quatre ou cinq ans, une sorte de
trêve de Dieu, qui nous permettrait de réparer, dans le
sein de (a plus complète sécurité, les vides que vos chasseurs
auraient faits dans nos rangs pendant les années intermé-
diaires.
  Toutefois nous voudrions bien vous dire confidentiellement
que vous feriez une œuvre d'intelligence et de haute moralité


cette fiction qui les fait considérer en quelque sorte comme une peine sim-
plement morale, un symbole de blâme adressé au délinquant par la so-
ciété blessée, plutôt que comme une peine matériellement afflictive. Cette
manière abstraite d'envisager l'amende ne pouvait êlre accueillie que par
des esprits d'une intelligence élevée qui ne forment nulle part le fond des
masses. Aussi n'est-ce pas sur ce point de vue que cette peine a été géné-
ralement appréciée , les petites amendes étant restées à l'état de fiction
stérile quant à la répression, et les fortes amendes ayant seules conservé la
puissance de sanction capable de garantir suffisamment l'exécution de la
loi. D'un autre côté, nous ne devons pas oublier que , depuis la promul-
gation de vos anciennes lois, l'équilibre entre la valeur nominale et la
valeur réelle ou de service du signe monétaire, a singulièrement été rompu.
En sorte que telle somme qui pouvait avoir alors une efficacité répressive
a cessé d'en avoir une suffisante aujourd'hui. Il y a donc nécessité, dans
l'intérêt d'une sérieuse répression, de réviser l'échelle des amendes et de
lui donner enfin un sens sérieux.