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HUMBLE REQUÊTE. 205 de perfectionner cet art si judicieux, si plein d'avenir et si digne des respects des philanthropes de votre espèce, tant est profond l'aveuglement qui, en vous jetant dans des préoc- cupations insensées, vous ferme les yeux sur vos grands inté- rêts, qui sonî en même temps les nôtres ! Convenez donc, nos savants maîtres, qu'en fait de subti- lités et d'occupations nuisibles ou puériles et sans portée, au milieu des circonstances les plus graves , vous n'avez rien à reprocher aux docteurs du Bas-Empire (1). IV. Il est vrai que vous n'êtes pas tout à fait restés dans l'inaction : vous avez consulté vos docteurs à vous. Il faut le reconnaître ; ils se sont mis à l'œuvre avec toute l'ardeur et la compétence qu'on ne saurait leur contester. Ils ont fait de bons livres, de beiles descriptions, de magnifiques des- sins. Depuis la Monographie de la chenille du saule, rien de mieux n'avait para. On sait aujourd'hui, grâce à M. Audouin, du Jardin-des-Plantes, à quoi s'en tenir sur les mœurs et les amours de la pyrale de nos divers départements vinicoles; on connaît sa vie, ses goûts, ses caprices, ses gîtes et ses métamorphoses, mieux qu'on n'a jamais connu l'histoire de Tamerlan, de Gengis et des flibustiers. Mais on n'a pas ré- duit d'un décillionième, nombre chéri des homceopathes, le chiffre effrayant des ennemis de vos fruits, de vos grains, de vos arbres, de vos fleurs et de vos légumes. On a échenillé, épluché la vigne, soit avant soit après la ponte, soit avant soit après réclusion ; et la larve rouleuse n'en a pas moins (1) Le lecteur indulgent n'oubliera pas que nos insectivores jugent, avec leurs préjugés qui ne sont pas toujours les nôtres, et leur ignorance des choses qu'ils ont la prétention de juger, une civilisation qu'ils connaissent mal, qu'ils ont imparfaitement étudiée : c'est en vérité comme chez nous. (Note de l'éditeur).