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HISTOIRE DU BEAUJOLAIS AU XIIe SIÈCLE § i er . APERÇU GÉNÉRAL. Le onzième siècle appartenait plus à la légende qu'à l'histoire ; le douzième appartient plus à l'histoire qu'à la légende. Au onzième siècle, les origines douteuses, les généalogies suspectes, la confusion dans les noms et dans les dates ; au douzième, la famille assise et reconnue, la certitude au lieu de l'hypothèse, un terrain solide où l'histoire marche d'un pas assuré. , Le onzième siècle, c'est le crépuscule du matin, l'heure où la nature indécise flolle entre le jour et la nuit ; le douzième, c'est le lever du soleil. Le onzième est l'époque du travail mystérieux de l'enfan- tement; le douzième c'est la jeunesse débordant d'une sève exubérante et féconde. Au onzième, la lutte inconnue avec le feudataire primitif; au douzième la souveraineté éclatante et sans conteste, l'in- dépendance politique hautement affichée, — sauf le roi de France. Celle période créatrice offre entre le petit Etat des sires de Beaujeu et le petit Etat des rois de France un rapprochement