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174 PIERRE REVOIL. pour tout ce qui touchait au moyen-âge. Cette ballade, dont Révoil avait fait lui-même la musique aussi bien que les pa- roles, était intitulée : LA MORT DU SIRE DE DAMAS. Aux champs de la Massoure, atteint d'un coup mortel, « Le sire de Damas sentait fuir sa grande âme ; « Il tenait ses regards élevés vers le ciel, Et dictait à son clerc ses adieux à sa dame : « Est advenu le dernier de mes jours, « Plus ne verrai mon beau pays de France ! « Adieu, ma dame, en qui fut ma plaisance, « Adieu, vous dis, ô mes chères amours ! « Je meurs navré du fer d'un infidèle ! « Le mécréant cuidait frapper mon Roi ! « Il s'est mépris, il n'a fera que moi « Et j'ai sauvé des bons rois le modèle. « Mille baisers à nos chevs cnfanç.ons, « A ces doux fruits du plus tendre hyménée, « Pour leur ouvré bien haute destinée, « Confortez les de pieuses leçons. « Quand ils pourront s'enquérir de la gvierre, « Par le menu, contez-leur mes exploits, « Dites surtout, que suis mort pour la croix ; « Ils seront fiers du trépas de leur père. « Adieu, vous dis, ô mes chères amours ! « Me sons transir, plus ne vois la lumière ; « Tous mes pensers à mon heure dernière v Tournent vers vous, comme firent toujours. « Pas ne faudra vous douloir ne vous poingdre, « Quand recevrez ce lamentable adieu ; « Serai gisant sur le sein de mon Dieu, « Où j'attendrai que veniez me rejoindre. » Cette ballade était précédée d'une très-belle aquarelle représentant le sire de Damas au moment où, en mourant,