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470 POÉSIE. HAYDN. — « Fleurs que le printemps agite « Comme l'oiseau dans son gîte, « Gomme les coeurs au matin, « Qui toujours passez si vite « Dans vos robes de satin ! « Fleurs, où la fraîche rosée « S'épanche, cristallisée, « Sous l'aile des papillons, « Laissez ma vie épuisée « Finir près de vos sillons. « L'art aux généreux mystères « M'a longtemps de vos parterres « Livré les trésors vermeils... « J'y viens, à pas solitaires, « Mourir aux mêmes soleils. » — De la sorte, l'âme unie A des torrents d'harmonie, Haydn qu'on admira Pour ses œuvres de génie, Entre des fleurs expira. « Les bouquets sont ma parure, » — Disait-il, — « et sous la bure « Des vieillards sans passions, « Maintenant à la nature « Je fais mes dévotions (1). » Sylvain BLOT. (1) Une notice allemande rapporte qu'Haydn, mort en 1809, à 77 ans, avait coutume de s'entourer de fleurs dans les derniers temps de sa vie : « Je fais mes dévotions à la nature, » disait-il à ceux de ses amis qui le visitaient, en leur montrant le bouquet dont il aimait à se parer, et qu'il cueillait religieusement, tous les jours, dans son jardin.