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SUR LE TÊNEMENT DE BELLECOUR 133
d'autre ressource au Consulat que d'avoir encore recours au
Conseil, il y obtint un arrêt qui ordonna, qu'en remboursant par
lui le prix de l'adjudication faite aux sieurs Béraud et Vidaud il
était subrogé en leur lieu et place.
Les sieurs Béraud et Vidaud s'adressèrent de leur côté au par-
leihent pour faire confirmer leur adjudication. Après une con-
testation assez longue et assez vive, les parties transigèrent et
les sieurs Béraud et Vidaud consentirent enfin à ce que l'adjudi-
cation qui avait été faite à leur profit fût expédiée au nom du
Consulat.
Le roi-Louis XIV convaincu par lui-même, dans le séjour qu'il
fit à Lyon, en 1658, (10) de la nécessité qu'il y avait que la
place de Bellecour appartînt au Consulat, lui octroya, au mois de
décembre de la même année, des lettres patentes par lesquelles
il le confirma dans la propriété et jouissance de la place et fief de
Bellecour pour être employés à tous les usages de la ville et par-
ticulièrement pour servir de place d'armes, à la charge que le
Consulat ne pourrait en aliéner, échanger ou vendre aucune
partie, et qu'il s'y serait bâti aucune maison, ni édifice pour quel-
que cause que ce fût.
Il faut observer qu'avant l'adjudication de Bellecour, le sieur
Perrachon de Saint-Maurice (11) était convenu avec le Consulat
épousa Françoise Charrier^ fille de Jean Charrier et de Dorothée Mas-
cranny.
(10) Louis XIV logea dans l'hôtel de la Valette, qui alors s'appelait la
Maison-Rouge , et fut désignée plus tard sous le nom d'hôtel de Malte,
ce dont je n'ai pu découvrir encore la raison positive. 11 était accompagné
du cardinal Mazarin et de toute la cour et ne voulut point d'entrée solem-
nellc ; la cour partit ensuite pour aller à Marseille.
Le Consolât donna 220 livres aux pères Jésuites pour un spectacle et
ballet représentés devant le Roi. Le 1 e r décembre, à l'occasion de l'arrivée
du duc de Savoie, il y eut un grand repas donné au Roi à l'Hotel-de-Ville.
Le Roi et la reine partirent le 13 janvier 1659.
(11) Perrachon de Saint-Maurice.- Ce fut lui qui fit construire l'hôtel
de l'Europe, qui passa ensuite aux Oliviers de Sénozan , dont les armes
sont peintes sur le plafond d'une des salles à l'angle, puis aux Nicolas de
Montribloud.