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                   SUR LE TÈNEMENT DE BELLECOUR                          13l

 arrivée en 1604. Etienne Mutin, son fils, en prit alors possession
 et fit renouveler le terrier en son nom.
    Les rois Henry ÃV et Louis XIII, ayant jugé que le tènement
 de Bellecour, dont la plus grande partie formait une place d'une
.étendue considérable, était nécessaire pour le service de l'Etat et
 pour les habitants de Lyon, ordonnèrent au Consulat d'en faire
 l'acquisition. Le Consulat commença par y faire planter des
 arbres et y établir des promenades et un jeu de mail. Il acquit
 ensuite des nommés La Vadour et Pavie (7), des jardins clos de
 murs, qui étant au milieu de ladite place, en interrompaient la
 continuité. L'acquisition du surplus rencontra bien des obs-
 tacles soit par l'obstination de Mutin, soit par l'incertitude du
 véritable propriétaire de Bellecour.
    Les Célestins se prétendant héritiers de Jean Le Viste, se pour-
 vurent contre le Consulat au sujet de Bellecour; le Consulat sou-
 tint que c'était une place appartenant au public. Sur cette con-
 testation, les parties transigèrent en 1608, et il fut, entre autres
 choses, convenu que les Célestins feraient les poursuites néces-
 saires pour se faire adjuger Bellecour, et qu'au cas où ils y par-
 viendraient, ils remettraient la place au Consulat moyennant les
 conditions inscrites dans la transaction.
     Le succès ne répondit pas aux espérances dont les Célestins et
 le Consulat s'étaient flattés ; par sentence du 28 août 1609, qui
 fut confirmée par arrêt du 19 juin 1610, les Célestins furent dé-
  clarés non recevables dans leur demande sur le fondement de la
  prescription. Le Consulat continuant à jouir de la place , il s'é-
  leva à ce sujet une contestation entre lui et Mutin, qui fut dé-
  cidée à l'avantage de ce dernier. L'on voit, que par arrêt du


    (7) Pavie : C'est probablement un membre de la famille de Simon de
 Rovedis dit de Pavie, médecin de Louis XI, châtelain de Trévoux, qui
 donna sa fortune aux pauvres de Saint-Bonaventure et fut enterré en 1471
 dans l'Eglise des religieux de cet ordre à Lyon. Simon fut père de Guicliard,
 prieur de Montrotier, infirmier d'Ainay, lequel contribua, en 1485 et 1517,
 à la construction de la chapelle de l'Immaculée conception à Ainay (au-
 jourd'hui chapelle de Saint-Michel). Ses armes sont à la clef de voûte.