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Du PRINCIPE VITAL ET DE L'AME PENSANTE, par F. BOUILLIER ,
  correspondant de l'Institut, doyen de la Faculté des lettres de
  Lyon.

   C'est une question très-ancienne et très-célèbre dans le passé,
mais depuis longtemps tombée à peu près dans l'oubli, qui a
donné naissance à l'ouvrage dont nous allons parler. L'honneur
de l'avoir remise en lumière appartient à M. Bouillier qui, il y a
quatre ans, à l'Académie des sciences morales et politiques, a lu
sur ce sujet un mémoire dont son livre du Principe vital et de
l'âme pensante n'est, pour ainsi dire, que le développement. Ce
mémoire donna lieu à des discussions et à des réfutations aux-
quelles son auteur, après de nouvelles études, a voulu répondre
d'une manière complète.
   L'âme et la vie, l'étude de leurs rapports, tel est l'objet de ce
livre qui ne s'impose pas seulement à l'examen des savants, qui
nous semble appelé aussi à conquérir des lecteurs parmi les gens
du monde. — Chez ceux-ci, il doit trouver, nous le savons, des
indifférents ; chez ceux-là, des indifférents et des adversaires.
Ne parlons que des indifférents, ce sont ceux que l'écrivain re-
doute le plus. L'homme du monde, quand il demeure étranger,
par habitude ou par goût, aux questions philosophiques, justifie
le plus souvent son indifférence, en leur déniant leur importance
et leur intérêt. A quoi bon, dira-t-il, revenir à ces vieux problè-
mes tant débattus de l'âme et de la vie? Nugœ difficiles. Des
savants, de leur côté, murés dans un positivisme étroit, refu-
seront à ces questions droit de cité dans la science,-les décla-
rant ou oiseuses ou insolubles. Aux uns et aux autres, nous vou-
drions répondre ici , avant de rendre compte du livre de
M. Bouillier.
   Les problèmes dont il s'agit ne sont point, à nos yeux, de
ceux que le penseur ait le droit de négliger ; nous n'en connais-
sons pas de plus intéressants, de plus élevés. Si la métaphysique
a pu souvent être accusée de perdre son temps et sa peine, ce