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       LETTRE AU SUJET DU JARDIN DES PLANTES.




Monsieur AIMÉ VINGTRINIER, directeur de la Revue du Lyonnais.


                                         Lyon, 21 mai 1862.


            MONSIEUR,

    Votre Revue, qui m'accorde avec tant d'obligeance une place
 pour rappeler les souvenirs du vieux Lyon et proférer quelques
 doléances au sujet de certaines disparitions regrettables , voudra
 bien me permettre de faire aujourd'hui amende honorable. J'ai
 plusieurs l'ois déploré les transformations que l'édilité lyonnaise a
 fait subir à la moitié inférieure et supérieure du jardin des plantes,
 et je viens avouer que j'ai été bien aveugle ou bien injuste. Le
 Salut Public du 4b mai courant, dans un immense article glori-
 ficateur , décrit les travaux opérés dans la région septentrionale
 de Lyon, et il nous dit : « En présence de tels avantages, devons-
 « nous regretter le sacrifice d'une végétation qu'encadraient tris-
 « tentent des maisons de sept étages, et qui versait une ombre
 «humide sur le front de quelques promeneurs essoufflés ?» Je
viens donc confesser que j'ai été assez aveugle autrefois, pour ne
pas m'apercevoir de l'ombre humide des vieux et grands arbres
du jardin delà Déserte. J'ai eu dernièrement le plaisir de traver-
ser la partie inférieure de cette promenade par un magnifique
soleil, et, en effet, je n'ai pas rencontré sur mon passage la
moindre petite feuille coupable d'humidité dangereuse. Je re-
mercie beaucoup le critique du Salut Public de m'avoir ouvert
les yeux et appris les inconvénients de Yombre humide. Les mai-
sons que l'on construit à la place des arbres , donneront une
ombre sans humidité.
  Je prie mes compatriotes de me pardonner, car je suis un