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DU V1TAL1SME. 455 Les phénomènes sensitifs, les sensations, les sens, n'of- frent chez l'homme rien de bien distinctif, rien qui diffère fondamentalement de ce qu'ils sont dans l'animalité. Les actes de la volonté, les affections, les désirs, les passions offrent de plus grandes différences, surtout par leur développement qui, chez l'homme, est bien supérieur a celui que l'on cons- tate chez les bêtes. Enfin, ceux de l'intelligence, les idées, élèvent encore plus l'homme au-dessus de l'animal, soit par l'étendue de leur sphère, soit par la nature de quelques-unes d'entre-elles, qui semblent tout a fait absentes chez les ani- maux même les plus parfaits. Ces trois ordres de faits ont été considérés comme un domaine à part que se sont disputé, dans tous les temps, les physiologistes et les psychologues, les médecins et les phi- losophes. Les premiers ont voulu le retenir comme des fonctions du système nerveux, les autres ont tenté de l'usur- per, en assignant a ces faits pour cause prochaine, l'action d'un principe différent du corps, auquel il ont donné le nom d'âme spirituelle. Cette âme est devenue l'âme sentante, l'âme pensante, l'âme raisonnable, l'âme libre, l'âme cons- ciente, l'âme personnelle, etc., et les centres nerveux, dé- possédés de toute intervention efficace ou efficiente dans la production de ces manifestations, ont été réduits au rôle d'agents de transmission au dehors et de communication avec les autres parties de l'organisme corporel. Nous voici arrivés sur le véritable terrain de la question, sur le champ de combat des deux parties; c'est la que les physiologistes et les psychologues se sont rencontrés comme adversaires. C'est donc là qu'il faut nous arrêter, si nous voulons juger la querelle, afin d'examiner les armes des combattants et l'usage qu'ils savent en faire. Ouvrons-nous les traités de psychologie? nous y lisons h chaque page : que la pensée est l'essence de l'âme ; que la