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* M. GHENAVAKl). 431 ici, — explique cela plaisamment par des différences dans la conformation du cerveau. Cette raison, après tout, en vaut bien une autre. Nous faisons aujourd'hui un peu trop bon marché peut-être de ces dissentiments. Dans nos froides admirations nous confondons tous les genres, nous ne sommes ni Grecs ni Romains, ni païens ni modernes ; nous tenons pour beau tout ce qui nous plaît, nous mettons vo- lontiers sur la même ligne Homère et Shakespeare, Virgile et le Dante, Raphaël et Rembrandt, la cathédrale de Chartres et le Parthénon, Strasbourg et Saint-Pierre de Rome. Il n'en était pas ainsi autrefois. Placez-vous a l'époque de l'histoire où les genres ont été le plus tranchés, le seizième siècle, si vous le voulez ; supposez un Italien élevé a l'école de la Renaissance, habitué aux merveilles de Florence et de Rome, à ces nobles architectures fondées sur l'élégance et la symétrie des ordres grecs ; transportez-le dans nos villes du Nord, au milieu de nos maisons et de nos églises ; que cet homme soit un artiste, un poète, un observateur ingé- nieux et fin, le Tasse par exemple, voici quelle sera son impression : « Les villes sont en général mal bâties : les maisons, la « plupart en bois, n'ont aucun goût d'architecture: un « escalier à limaçon, qui n'est bon qu'à faire tourner la tête, « vous conduit a des appartements aussi sombres que mal « distribués. Ce qu'il y a de véritablement admirable ce sont « les églises, dont le nombre, la grandeur et la magnificence « déposent en faveur de l'antique piété de cette nation. Elles « pèchent aussi sous le rapport de l'architecture ; et il « paraît que ceux qui les ont élevées ont préféré la solidité « a l'élégance: la forme en est barbare. Aucun objet d'art « ne vient flatter l'Å“il du spectateur si ce n'est les vitraux « remarquables par la beauté du dessin et la vivacité du « coloris. En cela, les Français mettent autant de soin Ã