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 408                             BOSONNUT.

  delé, la nuance primitive cachée sous la patine des âges, et le
  plus ou moins de fini que l'ouvrier a pu donner à l'œuvre sortie
  de ses doigts. Il la reconstruira avec une étonnante précision, et
  si vous lui avez fourni un modèle en état de parfaite conserva-
  tion, je ne sais trop si vous pourrez dire quel est le vase antique,
 et quelle est l'amphore nouvelle.
     Et pourtant, il s'en faut que le travail de M. Bosonnet ne soit
 qu'une œuvre d'imitation. Ces flgulinès au long col, dont les for-
 mes élancées sont si pures, dont l'évasement est si élégamment
 audacieux, il ne les a pas retrouvées; il les a inventées. C'est
 merveille de voir combien il a créé de mignonnes choses, et avec
 quelle mièvrerie il les a caressées.
     Je reviens avec grand plaisir à l'aimable bienveillance qu'il
 témoigne, ainsi que son fils, un véritable artiste aussi, à ses
 nombreux visiteurs, à la grâce avec laquelle il les initie à ses
 mille secrets, à la modestie charmante dont il entoure le récit
 de tout fait personnel. S'il lui arrive de toucher, en passant, à
 quelque point d'histoire, à quelque question d'art ou de philoso-
phie, laissez-le disserter ; le potier vous tiendra sous le charme.
Les aperçus ingénieux, d'autant plus intéressants qu'ils ne sont
jamais cherchés, ne manqueront pas à l'aimable causeur. Les
mains dans l'argile, il vous fera oublier les heures, et n'aura pas
l'air de s'en apercevoir.
    Rien n'est plus digne d'attention que les fîgulines de Bosonnet,
si ce n'est Bosonnet lui-même. »
                     (JOUVE, Courrier de Lyon, 14 mai 1862).



                  CHRONIQUE LOCALE.

   Grâce aux longues et patientes recherches de M. Valcntin-Smith, grâce
à sa connaissance des lieux, le célèbre champ de bataille où l'invasion
helvétique périt sous l'épée de Jules César vient d'être retrouvé entre
Villefranche et Trévoux. Ce point de l'hsitoiie est désormais éclairci; armes
et ossements ont revu la lumière et un rapport à ce sujet a été présenté à
l'Empereur. On dit que des geais ont voulu se parer de quelques plumes
tombées à terre. Phèdre et Lafontaine ont déjà écrit une fable à ce sujet.
On pourrait facilement en faire une nouvelle édition.
  — La magnifique barque gauloise trouvée à Cordon, et non à Cerdon
comme on l'a dit par erreur, le Rhône ne passant pas dans les environs
de celte dernière localité, est depuis quelques jours au Palais des Arts;
c'est une de nos plus curieuses antiquités.
  — Les Figulines de Soulary ont déjà réveillé bien des admirations. La
Revue parlera bientôt de ce délicat volume, aussi beau dans la forme que
dahslefond.                                                 A. V.

                          ÀJjpé ViNaïg^iia, directgur^g#§nt.