Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                            POESIE.
                         —'*-=%&&$•



                    LA GUERRE
                           (IDYLLE GRECQUE)



Lue à l'Académie impériale des sciences, belles-lettres et arts de Lyon,
              dans la séance publique du 8 avril 1862,

                        PAR M. J. TISSEUR.




       Dans la plaine, d'abord, on voit les légions
       Commencer lentement leurs évolutions ;
       Elles marchent en ordre, et, calmes, magnifiques,
       Se meuvent au soleil comme des chœurs tragiques.
       Les hommes, les chevaux au galop mesuré,
       Les chars, tout est conduit par un rhythrae sacré.
       Un éclair cadencé jaillit de chaque pique ;
       Bientôt une rumeur éclatante, un cantique,
       PareiFau bruit des mers, s'élève vers les cieux :
       C'est le Péan chanté pour invoquer les dieux.
       On s'aborde. Les coups de glaives et de haches
       Font, sur les hauts cimiers, vaciller les panaches ;
       Le fer touche le sein de plus d'un chef vaillant,
       Et déjà le sang noir court sur l'airain brillant.
       Ici, c'est un guerrier qui, blessé, se relève,
       Brandissant à genoux une moitié de glaive ,
       Pâle, la bouche ouverte et les regards éteints ;
       Son casque renversé pend derrière ses reins.
       L'autre parle, orgueilleux du vain défi qu'il lance ;
                                                         21 *