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30(">                SOCIÉTÉ LITTÉRAIRE.

dans les grandes crues, au lieu où se trouve la place des
Jacobins.
   Les recherches de M. Martin-Daussigny fournissent les
preuves incontestables de ce qu'il expose. L'établissement
des canaux qui traversaient la presqu'île dans toute sa lon-
gueur , ont donné les notions les moins récusables par les
différentes profondeurs où le gravier du Rhône a été rencon-
tré. Les amphores vinaires rompues à la panse et reposant
sur le gravier, tandis qu'elles étaient entourées et recou-
vertes de limon et d'alluvions, indiquent la profondeur de
l'un des canaux , dont le tracé a pu être déterminé d'une
manière certaine lors des travaux de construction du palais
du commerce.
   Notre savant collègue explique comment deux de ces points
de rencontre du Rhône et de la Saône disparurent, au
moyen-âge ; ils étaient peu profonds, irréguliers, navigables
seulement dans les très-hautes eaux et sans utilité pour les
habitants. Celui des Terreaux, beaucoup plus profond, large
de 20 mètres et servant de port, renfermait un grand
nombre de barques; il fut conservé jusqu'à la fin du XVPsiè-
cle. La ville, manquant d'espace, fut obligée de le sacrifier
aussi. Le canal d'Ainay, le plus considérable, disparut à la
fin du XVIIIe siècle, lorsqu'on exécuta les travaux de Per-
rache.
   Ce travail est enrichi de notes curieuses sur le temple
d'Auguste, sur les magistrats que nommaient les trois pro-
vinces pour le service du culte. La crypte de saint Polhin et
la Table de Claude trouvent aussi place dans cet écrit ;
il en résulte des considérations sur les commencements du
christianisme à Lyon. Les conquêtes de la ville sur les
fleuves , par l'établissement de quais magniBques , sont
suivies depuis les temps où la Saône baignait les maisons de
la place Saint-Pierre et où le Rhône s'avançait jusqu'à la