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208                     SOCIÉTÉ LITTÉRAIRE.

selon ses goûts, court, se repose, dessine, répète des vers
d'un poète aimé, sommeille, brodant des rêves aux riantes
couleurs, etc. etc. sont racontés avec verve.
   Au malin de la vie, on cherche le bonheur, notre jeune
collègue croit qu'il peut se trouver sous le feuillage agité par
la brise, ou dans une modeste habitation , et, pourtant, il
nous dit lui-même :
             Le bonheur c'est l'oiseau qui fuit,
             C'est la source qui tarit,
             Et, dans le triste voyage
             Que nous faisons ici bas,
             C'est le décevant mirage
             Qui recule devant nos pas.

   La violette, emblème de la vertu modeste, a toujours par-
tagé les hommages des poètes avec la rose, emblème de la
beauté éclatante; mais, est-il bien vrai que toujours, dans le
monde réel, le temps vienne où l'on estime
             Chaque chose à son juste prix ?

   M. Beauverie a traduit en vers français une pièce de
Longfellow, sur ce texte : Excelsior. C'est l'austère devise
du devoir présentée poétiquement avec l'empreinte d'une
religieuse mélancolie.
          Des monts alpins la nuit voile les cimes,
          Dans un village, au bord de leurs abîmes,
          Passe un jeune homme éclatant de beauté,
          D'une main ferme il porte une bannière,
          Dans ses replis un reste de clarté
          Révèle encor cette devise austère :
                    Excelsior !

   Le chalet du pâtre lui offre un asile pour la nuit; le vieil-
lard l'invite à ne pas s'exposer aux dangers d'un orage me-
naçant ; le jeune enfant le sollicite, avec une grâce ingénue,