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2S0                      ANCIENS CAMPS.

presque symétriquement disposés au milieu des champs. Leur
diamètre varie de 60 à 90 centimètres. Bien que ces puits ne
soient aujourd'hui d'aucun usage et que la plupart d'entre eux
paraissent à demi comblés par des décombres, on y puise de
l'eau, à moins de deux pieds de profondeur. Cette eau, abon-
dante et limpide, la meilleure qu'il soit possible de trouver dans
le pays, ne tarit jamais, même après les plus longues séche-
resses. C'est peut-être celte circonstance, jointe à la salubrité
de l'air, qui, indépendamment de toute raison stratégique, a
déterminé les Romains à faire choix de cet emplacement
pour y rassembler des troupes. On sait combien ces maîtres
du monde attachaient d'importance à la bonne qualité des
eaux!
   Sur plusieurs points du plateau on reconnaît des amas assez
considérables de cendres , des silos pleins de grains de blé
carbonisés, des ossements d'animaux, enfin toutes les traces
ordinaires que laisse après lui le séjour de l'homme.
   J'ai parlé des anciennes murailles qui, selon l'Âlmanach
de 1759, s'étendaient du Cré Châtelard à la Loire. Aujour-
d'hui on n'en trouve plus de traces que sur le couronnement
de la pente méridionale du plateau. Peut-être les autres
côtés n'elaient-ils défendus que par de simples palissades,
car l'escarpement de la montagne et les bois de houx qui en
tapissent les flancs, rendent l'escalade à peu près impossible.
   Du côté du midi on remarque un chemin creux , pavé de
larges pierres, qui sort du milieu de l'enceinte et descend
presque à pic dans le vallon , où il se relie à une série d'an-
ciennes routes dans la direcction de Balbigny ou plutôt de
Feurs.
   Je pourrais placer ici d'autres observations si je ne crai-
gnais d'abuser de la patience du lecteur. Je n'ajouterai que
quelques mots. Si l'on admet avec moi que le plateau du
Châielard a été un camp , il restera à rechercher les motifs