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CHRONIQUE ARCHÉOLOGIQUE. 227 la Saône et au nord du Rhône, le territoire qui fait partie aujourd'hui du département du Rhône; c'est-à -dire l'espace qui s'étend depuis le bief de Génay jusqu'à la Pape. Les Segusiaves trans Rhodanum ne pouvaient pas dépasser cette limite. On rencontre, en effet, a quatre kilomètres à peine, en remontant la Saône, Trévoux, qui appartenait auxAmbarres, puisqu'il se trouve entre Ambérieu en Dombes et Ambérieu d'Anse, dont les noms dérivent évidemment de celui d'Ambarri. César, ainsi que s'expliquent les Commentaires, allant des Allobroges vers les Segusiaves, ab Allobrogibus in Segusiavos (I, 10), établit son camp chez ces derniers. C'est ce qui ressort de son récit. Il reçut, chez les Segusiaves Irans Rhodanum , les plaintes des Eduens, des Ambarres et des Allobroges. Son camp ne pouvait être posé qu'entre Neuville, der- nière commune du département du Rhône, et Lyon. César savait, par ses éclaireurs , où se trouvaient les Helvètes, et où ils passaient la Saône. Il avait combiné ses moyens pour attaquer leur arrière-garde à l'improviste, au moment où les trois quarts de ces émigrants auraient tra- versé la rivière. Il dut donc se rapprocher d'eux, sans s'é- loigner de la Saône. César dit qu'il est parti de son camp à la troisième veille, c'est-a-dire, entre minuit et trois heures du matin ; de terlia vigilia cum legionibus tribus e castris profectus; —qu'il attaqua et surprit les Tigurins en désordre. Eos impe- dilos et inopinantes aggressus (I, 12). De ces paroles, l'on est fondé à conclure que les Tigurins étaient peu éloignés du camp de César, a dix ou douze mille pas romains en- viron, (15 à 18 kilomètres); en un mot, à une distance assez rapprochée pour qu'en partant entre minuit et trois heures du matin, il pût les surprendre inopinément.