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208 BIOGRAPHIE DE JEAN PAPON. il l'a entretenu à Poitiers pour la jurisprudence , il lui a résigné son état de lieutenant criminel, joint au sien civil, au gage de deux cents livres. Le tout compris, il a déboursé pour lui 4,500 écus. « Dont, néanttnoins, ajoute le testateur, et sans propos ny veoir occasion quelle qu'elle soit, il s'est diverti et a fui et dé- serté l'obéissance de ses père et mère et de tous aultres à qui il a deu déférer et a rejeté leur conseil, et comc par un despit fait tout au contrere de ce qu'on lui a conseillie, et s'est rendu jusques à présent, iners, nonchalant, inutil et farouche à tous, tenant la contenance assez notoire de plus désirer le mespris qu'on a fait de lui que tout aultre chose. Il y a vingt ans qu'il est sorti des escoles et despuys a été receu advocat, tant en parle- ment à Paris qu'au dit baillage, qui est temps suffisant pour avoir fait conestre son intention et sa fortune. Sa mère et moy avons fait tous nos efforts, quelquefoys par doulceur, aultre foys par rigueur pour le remettre en chemin de bien faire et exercer ce qu'il avoit appris, mais partant n'avons rien peu obtenir, si- non de veoir et connestre qu'il s'est plus nonchallu à nostre grand regret et desplaisir. » Jean Papon nous apprend que lorsque Etienne épousa Clau- dine Bourdon, décédée avant 1572, il lui donna, comme avance- ment d'hoirie , le domaine du Bulhion qu'il avait acquis de Mme Robertet. « Lequel domaine, dit-il, étoit pour toutes choses la nourrice de ma maison pour l'habondance des fruits. » J. Papon l'estimait 4,000 écus. Il le lui laisse par testament et lui donne, en outre, trois corps de maisons, clos et fermes, dans la ville de Crozet, et une aultre maison au hault bourg, qui est la maison ancienne des Papon avec ses appartenances, jardins, fossés, depuis le pont jusqu'à la tour Filliat, compris la serve, vigne, estangs, etc.,lesquatïe granges de la Vallette, etc. Etienne Papon était institué héritier avec tous ses droits, noms et actions, etc., mais au cas où il aurait voulu inquiéter ses frères, le testateur le réduisait à sa propriété du Eullion. J. Papon ajoute « qu'il n'a jamais tenu à lui que sonfilsEtienne