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DE LA CHIRURGIE AVEC LA MÉDECINE. 165 cisément que rien ne saurait en donner une réfutation plus victorieuse que l'analyse des propres travaux d'Hip- pocrate. Signalons d'abord ici une remarque préjudi- cielle. La connaissance que j'ai acquise du style bippocra- tique,en préparant une édition gréco-française de la Chi- rurgie d'Hippocrate, me permet d'établir que ces deux branches étaient si peu séparées que, dans ses œuvres et de son temps , un seul et même mot, IÊTROS , avait cours pour désigner à la fois le médecin et le chirurgien. J'ajouterai en outre que, sous le titre péri iêtrou (que la traduction latine de medico ne rend pas complètement) il a écrit un opuscule où il traite non du médecin en par- ticulier, mais des qualités que doit avoir le chirurgien et des éléments qu'on appelle aujourd'hui petite chirur- gie; enfin que, sous le titre Kafiêtréïon (de medicatrinâ seu de officinâ medici) il a composé un autre livre où il ne s'occupe que du chirurgien et de l'opérateur., des petites opérations chirurgicales, delà déligation des frac- tures, etc. Les œuvres elles-mêmes d'Hippocrate (2) sont le monu- ment le plus ancien et le plus complet que nous possé- dions de la médecine grecque ; on constate, en les lisant, non seulement qu'il s'est placé au premier rang comme écrivain et comme philosophe, mais encore qu'il a su prendre en ses mains et tenir avec un rare bonheur à la (2) « Nul ne peut nier qu'il y ait là les conceptions d'un des plus beaux « génies de l'antiquité, les découvertes d'un des plus grands observateurs, « les leçons d'un des esprits les plus judicieux et les plus exacts. « Il instruisit non seulement son siècle et son pays, mais il fut encore, « au siècle de la renaissance des lettres, le maître, le flambeau de l'Europe « médicale moderne.» (Dezeimeris, Diet. hist, méd.)