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CHRONIQUE ARCHÉOLOGIQUE. 185
que des objets, toutefois modernes, tirés de ce pays, montrent
que le goût ne s'y est pas modifié depuis ces temps reculés.
M. Thomsen assurait a M. Desjardins, en lui faisant les
honneurs de ces riches collections, avec une grâce et une
urbanité parfaite , que les paysans islandais parlent encore
le vieux danois et que rien n'a changé en ce pays , depuis
l'époque de sa conversion au christianisme.
La collection qui renferme les objets du moyen-âge n'offre
rien de particulièrement intéressant; elle montre seulement
que l'originalité propre d'abord aux nations Scandinaves,
s'est effacée peu à peu pour subir l'influence des arts de
l'Allemagne.
Après cette communication qui a été écoutée avec le pins
vif intérêt, plusieurs membres prennent successivement la
parole pour citer plusieurs exemples d'armes de différents
pays, dont la poignée est faite pour de petites mains.
M. Martin-Daussigny fait observer que chez les Romains
comme chez les autres peuples de l'antiquité, chez les
Arabes et les Orientaux de nos jours, les poignées d'armes
a petites mains ne seraient pas toujours un indice certain
de la grande finesse de poignet de ceux qui s'en servaient ;
mais que cela pouvait venir aussi de la manière de s'en
servir.
Il cite un sabre de 1792 qu'il possède et dont la lame
aussi longue que celles en usage aujourd'hui et beaucoup
plus large, est par conséquent plus lourde. Ce sabre a une
poignée extrêmement petite et fort gênante même pour une
main de taille moyenne.
11 croit qu'en général, chez les anciens comme à d'autres
époques, où le combat a l'arme blanche a surtout consisté h
frapper de taille , une petite poignée a toujours paru suffi-
sante et peut-être plus commode ; mais lorsque l'avantage
de frapper d'estoc, c'est-à -dire de la pointe, a été reconnu.