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ORIGINES DE LUGDUNUM. 145 Béiisama ou Bèlisana des Convenœ, la Si-in de Babylone, 2«v des annalistes grecs (1). Les origines de Bélésamis et d'Apollon s'éclairent et s'expli- quent l'une l'autre. Delphes avait reçu ses rites solaires des Hy- perboréens, c'est-à -dire des peuples au-delà de YAl-Borj ou Bordj, la montagne primitive des traditions masdéennes (2). La caste sacerdotale qui les avait institués, subsista longtemps au pied du Parnasse et dans l'île de Délos. Pausanias donne des femmes inspirées de cette caste, qui vinrent ou naquirent eo Grèce, une liste dont plusieurs noms gardent, dans leur hellénisme d'em- prunt, des traces d'une physionomie étrangère (3). La première de ces vellédas delphiques et déliennes, Ayouix, Achœia, pa- raît être une Mède de caste supérieure, une A-kaïa-ne ou Achœ- ménide ; la dernière, Hoiœ, Boïô, une Boïe ou Boïenne. Cette Boïeniie, cette Cymre (4) transmet à la postérité, en un recueil (1) Td. ibid., p. 31. — Les deux marbres de Minerve Bclisama ont été découverts dans le pays des Convenœ et de leurs plus proches voisins, les Consorani. L'autel des Convcnau donne la variante, Bèlisana. (2) C'est de cette montagne que partent le soleil et la lune pour accom- plir leurs révolutions. (Noël, Dict. de la fable. — Crcuzer, Symbol., Tra- duct. de M. A. Guigniaut, passim). Placée au milieu de la terre qu'elle embrasse, elle représente le vaste soulèvement asiatique, qui porte les noms d'Imaùs, Taurus, Ararat, Caucase, etc. Toutes les nations Indo- Européennes, dont elle devint la demeure après le dernier cataclysme, en ont gardé le souvenir. Cette Hyper-Borée des vieux Hellènes est le Bora, cime neigeuse des Schypes ; le Beûre, Bore, Boreu, orient, matin des Cym- res. (Davies : bore, manè. — Le Pelletier: Beûre, matin, soleil levant) ; le Bôr, Atlas ou Atlin, ancêtre des dieux Scandinaves (V. Edda) ; Vel-Bor ou Bour des peuples voisins du Caucase; le séjour de l'abondance et du printemps éternel, habité par les Boréades, BOOEXO^XÇ, enfants de Bore ou Borée, à Tro-yo'vouç 6'vraç Bopéou, chantant sans cesse, aux sons de la harpe, les louanges d'Apollon et de sa sœur. (Diod. S i c , Biblioth. hist., vu-2). (3) Pausanias, Descrip. Grœc, v. 7 ; x, 7 et 8. (4) Avant leur dispersion, les Boïens formaient l'une des trois grandes confédérations de la race cymrique. (Am. Thierry, Hist des Gaulois, t. I, pp. 48 et suiv.). 10