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116 HISTOIRE Les disparités que l'on peut aisément constater dans la construction des piles el des voûtes, prouvent évidemment qu'elles ont été bâties dans des temps différeots, et à des époques assez éloignées les unes des autres. Les arcs étaient presque tous à plein cintre , et les piles , qui re- çoivent la retombée des arches qui nous restent, mon- trent, dans une partie de leurs parements extérieurs, des débris de matériaux romains, qu'il est facile de recon- naître, et à la manière dont ils sont taillés, et mieux en- core à leur couleur (1). Il paraît que le pont-levis, divisant en deux parties la longueur du pont, n'avait pas été combiné de manière à pouvoir être mis en mouvement avec toute la promp- titude désirable, et à la première alarme donnée par les gardes postés dans la tour centrale ; le fait suivant le prouve. Charles, duc de Bourbon, grand chancelier et conné- table de France, mécontent de voir que le sacrifice qu'il avait fait de sa fortune pour défendre le Milanais contre une invasion subite de Maxirnilien, était peu apprécié ; ne jouissant point à la cour de François Ie' de la considé- ration due à son rang et que lui méritaient ses services ; offensé de ce que le duc d'Alençon venait d'être choisi par le roi, pour conduire l'avant-garde de l'armée mar- chant sur Yalenciennes, répétait souvent le mot d'un gen- (l'i On sait que les Romains, dans toutes les grandes constructions en pierres de taille faites par eux à Lugdunum, employèrent presque toujours la belle pierre de Fay, d'une grande dureté et d'une blancheur admirable. L'exploitation de ces carrières fut abandonnée pour celle des carrières de Vil- lebois, d'où nous tirons aujourd'hui des matériaux magnifiques, dont les dimensions étonnent souvent les étrangers, mais dont la couleur est trisle comparée à l'éclat de la pierre do Fay.