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                  CHRONIQUE LOCALE.
   Des travaux d'imprimerie demandés rapidement et plus considérables
que ne le comportait notre modeste établissement, nous ont forcé à retarder
d'un mois la publication du présent numéro de la Revue ; c'était mal
commencer l'année. Aussi les reproches plus ou moins affectueux ne nous
ont-ils pas manqué. Lettres et visites nous ont prouvé que la Revue du
Lyonnais tenait une certaine place dans la vie littéraire de notre ville et
que si elle disparaissait, ceux même qui par une prudente économie ne
croient pas nécessaire de la soutenir, seraient très-fâchés devoir la seconde
ville de France privée d'un organe aussi dévoué à l'histoire du pays. La
Revue a été retardée par une. cause indépendante de notre zèle et de notre
bonne volonté ; c'est un accident qui probablement ne se renouvellera pas ;
quanta son existence, Dieu merci, elle restera en dehors de nos inquiétudes
tant que des ouvriers n'ayant que leurs bras pour fortune, de jeunes
commis de magasin, de simples employés d'administration, se priveront de
leur nécessaire afin de se tenir au courant des travaux de nos écrivains,
élever leurs idées, fortifier leur intelligence et, par patriotisme, sans doute,
croiront une bonne et noble chose d'apporter leur obole à la plus ancienne
et à la plus provinciale des publications de la France. Tant que ces géné-
reux esprits seront des nôtres nous serons sûr de vivre et c'est à eux surtout
que nous devons des excuses pour le retard infligé à la publication qu'ils
attendent avec un empressement dont nous sommes fier, et une amitié dont
nous sommes heureux.
   Nous demandons également pardon à ceux de nos abonnés pour qui la
Revue est une amie grave, sérieuse et dévouée, à nos collaborateurs dont
nous avons retardé les travaux, à ceux enfin qui sont en droit d'exiger de
notre publication une régularité que notre nouveau matériel dans de plus
vastes ateliers nous permettra désormais de donner.
   Depuis notre numéro du 5 décembre bien des événements se sont pas-
sés ; nos lecteurs les connaissent ; la Revue du Lyonnais, consacrée à l'his-
toire du passé, n'a jamais eu la prétention de donner des nouvelles inédites
à ses lecteurs. Lié d'une affection de cœur, d'une amitié profonde avec
M. Victor de Laprade, nous avons ressenti avec douleur le coup qui l'a
frappé, et nous faisons des vœux en faveur d'une solution qui sauvegarde
tous les intérêts et toutes les dignités. Que le temps passe donc vite sur
cette affaire, adoucissant, de sa main qui calme tout, les blessures qui sai-
gnent encore à celte heure.
   — Une révolution, dont les détails ont échappé au public , s'est opérée
dans l'administration de nos deux théâtres. L'association qui existait entre
MM. Carpier et Raphaël Félix est dissoute ; M. Carpier est resté seul Direc-
teur et, sous ses ordres , M. Campo-Casso administre nos deux scènes eu
remplacement de MM. Félix père et Philipon, ce dernier charge d'autres
importantes et délicates fonctions.
   — Dix concerts de M. Sivori n'ont pu lasser l'empressement et les bravos
du public, et chaque fois que son nom paraît sur l'affiche, la salle est plus
comble, les applaudissements plus nombreux à l'honneur de l'artiste et de
ceux qui savent si bien le comprendre et l'apprécier. D'autres concerts ,
d'autres artistes ont soulevé les bravos, nommons seulement pour abréger
MM. Pâque, Luigini et Robert.
   — Passons rapidement sur les tristes scènes auxquelles Gaëtana a donné
lieu au Grand-Théâtre, évitons tout ce qui nous rappellerait les crimes de
Dumollard, et pour oublier la tristesse de ces événements réfugions-nous
au Palais des arts où nous admirerons une des plus brillantes expositions
de peinture que nous ayons encore eues à Lyon.                    A. V.

                           Aimé    VINGTRINIER,     directeur-gérant.