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82                         NOTICE HISTORIQUE

C'est ainsi que, selon ses idées, le droit et la patrie sont
incarnés en une seule famille : la force de ses affections
l'empêche d'admettre que le pays est libre de choisir la forme
de son gouvernement. Mais, esprit libéral, ennemi de l'ar-
bitraire , en échange de son dévoûment sans bornes, il
réclame la pratique des grands principes de liberté, sans
lesquels il n'y a ni dignité pour le citoyen , ni véritable
grandeur pour le pays.
    Dans deux occasions mémorables, vous avez eu la preuve
de ces généreux sentiments. En 1827, le ministre de la
justice, comte de Peyronnet, présente aux Chambres une
loi contre la liberté de la presse ; cette nouvelle excite une
émotion, des craintes générales que l'Académie de Lyon
partage. Forte de son indépendance plutôt que de ses lettres-
patentes et de ses privilèges , elle adresse, avant même
l'Académie française, une supplique au roi pour le prier de
 retirer un projet qui atteint les sciences, les lettres et les
 arts. Au premier rang, parmi les signatures de Prunelle,
 Gilibert, Sainte-Marie, Bredin et Dumas, on lit le nom de
Richard de Laprade (1).
    En avril 1830, le duc d'Angoulême allant assister au
 départ de l'armée qui doit conquérir l'Algérie, Richard, alors
président de l'Académie , a l'honneur de le complimenter à
 son passage. Dans son discours, il énumère, parmi les titres
les plus glorieux des Bourbons, les franchises municipales,
 la Charte, les libertés accordés au pays, qui sont assez yeux
 les bases les plus solides de la légitimité (2).
   (1) Ici encore l'indépendance, le libéralisme de Richard se montrèrent
dans toule leur force ; il ne craignit pas de se mettre en opposition avec les
autorités du temps, il n'hésita pas à se séparer de ses amis qui reculèrent
devant cette démonstration de l'Académie.
  Voir l'histoire de l'Académie royale des sciences, belles-lettres et arts de
de Lyon, par J. B. Damas, secrétaire perpétuel (Lyon 1840.)
   (2) Hist. de l'Académie, par Dumas.