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              ©EUX LETTRES INÉDITES DE CHALIER.                       431

20 livres, demandez combien ceux du district ont coûté et
réglez vous là-dessus. Adieu encore une fois et n'abandonnez
pas votre ami. »
                                         CHALIER.
   Paris, le 13 may 1792.


   « Je me réfère, mon cher collègue, à mes précédentes, je reçois
depuis une des chères vôtres sans datte, et je vois avec peine
les différents élevés entre vous tous et qui vous divisent sur
le choix d'un greffier, et puisqu'il faut se décider et ne pas faire
souffrir la chose publique, j'inclinerois pour mille et une raison
en faveur du s* Gnillon parce que je me rappelle que dans ma
première nomination quelques personnes me le proposèrent et
m'assurèrent talents et patriotisme, cependant le sr Guillin a des
talents bien connus, mais son patriotisme est de la trempe de
celui du Concert, (4) êtes vous bien sûr qu'il se dépouillerait
entièrement de l'esprit delà Basoche? J'aurois néantmoins préféré
que vous l'eussiez nommé plutôt que d'en référer aux gangrenés
directoires. Conciliez-vous, voyez Guillon, faites-le venir, entre-
tenez-le des devoirs qu'il auroit à remplir, informez-vous de.
nouveau de ses talents, et croyez que s'il réunit des lumières à
un pur patriotisme, vous devez pour le bien de la paix, vous ran-
ger du côté de notre cher Dellorme en qui j'ai toute confiance et
qui voit bien ; croyez aussi que vous ne serez pas fâché d'avoir
suivi ses sages conseils qui dans tous les cas valent bien ceux que
vous avez reçu de différents patriotes. Je n'écris à personne qu'à
vous, cher ami, et c'est toujours avec le cœur sur la main que
tout se termine sans autres discussions ; ne laissez point repren-
dre l'ancien tribunal, tout ce que j'y regrette c'est le sr Regue-
perce, greffier, homme instruit, tranquille, modeste, ne se mêlant
d'aucun parti, entendant bien sa partie, mais riche et voulant
peut-être complaire aux devanciers ; il préférera la retraite ; dans
le cas contraire, qu'il vous parle en sa faveur, je le préfèrerois à

  (1) On sait que les patriotes moins avancés se réunissaient dans la salle
•lu Concert, place des Cordcliers.