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430          DEUX LETTRES INÉDITES DE GHAL1EK.
sont à leur «omble : si vous ne venez à mon secours je n'aurai
pas fini de 6 mois. On veut, et c'est le projet des aristocrates,
lasser ma patience ; car plusieurs députés m'ont dit que je
pouvois m'en retourner à Lyon ; je ne serai pas jugé de long-
temps par l'Assemblée nationale qui est trop occupée, disent-ils,
d'objets majeurs, comme si celui de Lyon n'étoit rien, mais on
veut immoler le patriotisme et décourager les vrais défenseurs
des droits de l'homme ; tout est mis en usage, justement par les
Thuileries pour cela ; elles en viendront à bout, parce que le
peuple n'est ny assez instruit, ny assez uni, ny assez résolu ; il a
eu des chaînes, il en aura. La révolution ayant été manquée
et ensuite paralysée par Lafayette elle ne peut aller plus avant
sans une commotion générale et elle est impossible, il y à trop
de factions, trop d'intérêts divers, le royaume est divisé en
plusieurs partis ; celui de la nation qui est celui du patriotisme,
quoique supérieur en nombre, est le plus foible en moyens.
Adieu, adieu, plaignez- moi, aidez-moi, secourez-moi de toutes
vos forces, par toutes les voyes possibles ou je mourrai de chagrin,
non par rapport à moi, mais à l'aspect de tant de brigandages
et de trahisons de toute espèce ; parlez aux vrais patriotes ; l'au-
dace du département soutenue par l'Assemblée nationale,
depuis la division des Jacobins, est à son comble. Un tissu de
mensonges dégoûtants, a été applaudi hier à la barre par un
Lagrange et Mayeuvre qui y ont resté 2 heures. La partialité
à cet égard de r Assemblée nationale est révoltante, patience ;
toute la députation de Rhône et Loire les entouroit, tous les
Lyonnais aristocrates jusques à un Daudet étoient aux tribunes
payantes postés pour claquer de toutes leurs forces.
   « Aidez, mon cher ami, la municipalité, remuez ciel et terre,
faites qu'elle ne se laisse pas écraser par la dégoûtante aristo-
cratie. Adieu, je vais à l'Assemblée voir et entendre M.
Faucher.
   « Je vous dirai que les médaillons, pour juges, en or moulu,
coûtent ici 15 livres, s'ils sont meilleur marché à Lyon où du
même prix à peu près et le tout avec un ruban tout prêt, de 21 à
M livres au plus, mais en total i à 5 à la fois, ce seroit peut-être