Revue du Lyonnais » série 2 - n°11 ( 1855 ) » pp.416

A16                     ANNE DE GEIERSTEIN.

                              TOCS.
             Vous allez ?
                             OXFORD.

                         A la guerre.
      Je veux joindre ma lance aux drapeaux bourguignons.
        J'aurai Ta bas de joyeux compagnons,
        Je vais chercher Charles-le-Téméraire.
                             LE DUC.
        Charles ? c'est moi !
                             OXFORD.
                            Vous, prince, quelle erreur !
                             LE DUC.
          C'est moi !
                             OXFORD.
                     Que dites-vous, beau sire ?
          Le duc est un puissant seigneur ;
      Du Rhône à l'Océan il étend son empire ;
          Où prenez-vous votre grandeur ?
                             LE DUC.
      D'un outrage sanglant tu porteras la peine,
                   {Cherchant une arme).
          Point d'épée ! et pas de poignard !
          Gardes ! chevaliers ! qu'on l'entraîne !
               OXFORD   lui prenant les mains.
          Mon prince, frappez un vieillard;
        Mais relevez la tête plus altière,
         Faites trembler l'Europe entière
         En reprenant votre valeur.
        LE DUC se jetant dans ses bras en pleurant,
          Oxford ! Oxford ! ô noble cœur !
        Pour me sauver d'une faiblesse extrême